En RD Congo, pour ceux qui ne le savent pas, plusieurs années en arrière, les MSA ont toujours bénéficié de l’aide des prêtres, religieux et diocésains, qui se sont occupés de nos candidats. Il y a eu pour ne citer que quelques-uns, d’abord un père franciscain Mbuyi vers les années 1990-1993 et ensuite un abbé Jose Moko (vers 1993-1995) qui est devenu évêque. À chaque fois, il y a eu plusieurs candidats qui ont rejoint les MSA au Cameroun. Beaucoup n’ont pas persévéré, soit renvoyés chez eux, soit ont simplement démissionné. Le premier membre définitif congolais était un frère qui aussi, avait quitté la communauté au Cameroun.
Mais, beaucoup d’éléments sont entrés en jeu, pour que ce processus congolais s’interrompe jusqu’à récemment (2012-à nos jours) quand du secrétariat général, nous recevions plusieurs demandes venant encore de la RD Congo. Au départ, il était question, de toujours renvoyer ces demandes au responsable des admissions de la délégation d’Afrique au Cameroun. Voyant encore beaucoup de demandes qui nous parvenaient et que les premières étaient encore en cour de processus, le conseil général avait donc en son temps résolu d’envoyer sur place un conseiller pour étudier les voies et moyens d’accompagnement des vocations congolaises…
Ainsi donc, en 2014, le père Jean Braconin Kasiama, lui-même aussi congolais, est allé à Kinshasa où il a rencontré sur place une centaine de candidats ! Ainsi, avec l’accord du Conseil général, il s’est arrangé avec le père Willy Milayi, CFIC (Congrégation des Fils de l’Immaculée Conception) qui avait accepté d’accompagner les candidats MSA. Il sera remplacé quelques mois plus tard par son confrère le père Abdon Koundou, CFIC.
En aout 2015, Mgr Christian Rodembourg, MSA encore prêtre à l’époque et le père Jean Braconin Kasiama, MSA avec l’appui du conseil général, ont admis les premiers candidats congolais. Il fallait trouver un cadre pour leurs formations ! Ceux qui étaient admis pour la propédeutique ont été placés chez les pères de la Consolatat et ceux qui avait déjà le niveau de philosophie ont été placés chez les pères Oblats de Marie Immaculée pour commencer la théologie. Cette expérience intercongrégationnelle a duré une année avec comme conséquence le manque de formation à la ménardienne. C’est en août 2016 que les sœurs Canosiennes nous ont proposés leur maison qui était en location…Nous voilà donc pour commencer une autre expérience avec comme avantage le regroupement de tous nos candidats. Nous disons ici un grand merci au père Jorge Colmenares et la délégation de la Colombie qui a accepté l’envoyer en mission en RD Congo. Ainsi, le 21 septembre 2016 est née la Communauté locale Saint-Matthieu Apôtres.
La Communauté locale Saint-Matthieu Apôtres de la RD Congo, érigée officiellement et
canoniquement le 6 janvier 2017, relève pour les raisons évoquées, de l’Animateur général et son Conseil. Les MSA en RD Congo sont donc reconnus officiellement par l’évêque du Diocèse de Kisantu. Nous avons aussi la joie de communiquer que les MSA ont déjà un grand pas vers la personnalité juridique : nous avons déjà le formulaire F92 du gouvernement congolais qui nous reconnait comme ASBL (Association sans but lucratif) et nous pouvons continuer à réaliser des œuvres en tant que « Congrégation », personne morale. Nous avons actuellement une vingtaine de membres en formation :
Il est à noter aussi que le père Rigobert Tango, appartenant à la Délégation d’Afrique, est l’Animateur de la communauté MSA de Kinshasa et il est accompagné dans cette responsabilité par le jeune Patrick Kusonika très dynamique qui a fait sa première promesse de fidélité comme MSA au Pérou en 2017. Il a une maitrise en philosophie. Le père Rigobert Tango a remplacé le père Jorge Colmenares qui était Assistant à l’Animateur local, de septembre en janvier 2017.
Comme œuvre et apostolat, nous n’avons que le Centre de promotion vocationnelle qui accueille à chaque deuxième dimanche du mois plusieurs jeunes filles et garçons et quelques fois nos jeunes font aussi la catéchèse à la paroisse Mater dei.
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1.2. Les objectifs de la Communauté locale
La vraie question qui se pose à notre conscience présentement est celle-ci : comment former aujourd’hui en RD Congo les futurs Missionnaires des Saints-Apôtres (MSA) dont l’Église aura besoin ? Cette question nous parait fondamentale. Avant de donner une réponse, il faut en premier lieu essayer de tracer, au moins dans ses grandes lignes, ce que nous pensons être le profil MSA. Ceci est très important parce que si l’on connait à peu près le profil MSA aujourd’hui, on peut dire quel genre de formation il faudra donner aux candidats MSA en RD Congo, afin qu’ils soient conformes à ce que l’on veut faire d’eux.
La maison de formation est comme un moule dans lequel les candidats doivent être pétris. Notre mission dans l’Eglise est de « promouvoir, former et accompagner de jeunes gens et adultes dans leur vocation presbytérale et autres ministères…donner au monde des leaders laïcs comme religieux… ». Il nous incombe sérieusement de former des MSA crédibles, fiables dans toutes les dimensions possibles (humaine, spirituelle, intellectuelle, communautaire, pastorale…) afin qu’ils soient capables de donner au monde des leaders aussi crédibles. Malgré tout, ce sera le résultat d’un effort commun : formateurs, candidats MSA dans une vie fraternelle et apostolique.
2.Comment ont été mises en pratique les propositions de l’Assemblée générale 2012 concernant la Communauté Locale ?
Il est vrai qu’il n’y a pas longtemps que la communauté est érigée mais nous pouvons déjà dire ceci :
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Le Charisme: Dès le départ, nous sommes partis avec les matinées vocationnelles.
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L’internationalité: actuellement, nous avons 3 probanistes au Temps de probation international qui ont terminé leurs cycles philosophiques à Bogota. Nous remercions ici le père Edwin Adrian, MSA animateur de la Délégation de Colombie et son conseil pour cette franche collaboration. Un en stage au Pérou à la paroisse de Huánuco qui a déjà terminé sa formation philosophique et théologique et son temps de probation. 8 postulants à l’Institut Saint Joseph Mukasa à Nkolbisson au Cameroun. Nous avons aussi accueilli les pères Jorge Colmenares et Rigobert Tango.
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Travail en Eglise: Les confrères participent régulièrement aux rencontres intercongrégationnelles sur le campus, aux rencontres diocésaines et encore les rencontres de l’Association des Supérieurs Majeures (ASUMA) dont nous faisons déjà partie. Nous prévoyons intégrer les rencontres de la famille franciscaine et les rencontres de jeunes profès à Kinshasa. Le grand Congo a 52 diocèses, les évêques et leurs auxiliaires sont tous congolais.
2.1 Les événements importants depuis 7 ans
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La création de la Communauté locale MSA en RD Congo : le rêve qui est devenu réalité.
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Les premières promesses de nos premiers candidats
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Les visites régulières de l’Animateur général, certains conseillers et la directrice générale de la Fondation Père-Menard.
3. Analyse de la situation
3.1 . Quels sont les points forts ?
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Un très bon cadre de formation : actuellement nous sommes en location chez les sœurs Canosiennes…
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Beaucoup de vocations…Nous n’avons pas besoin d’aller parcourir les rues, ils nous arrivent…Le défis du discernement et du budget !
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Le dynamisme, la générosité pour la mission et la jeunesse des membres en formation, plusieurs de nos candidats ont des diplômes universitaires, beaucoup d’espérance dans un grand pays ecclésialement parlant.
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Il y a une grande diversité et beaucoup de possibilités pour les études universitaires en RD Congo. À comparer avec ailleurs, les études coutent par exemple : 850 dollars US par étudiant pour toute l’année.
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Beaucoup de vocations tardives.
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Les prêtres, religieux et religieuses, sont très bien préparés…
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Nous avons des candidats Frères
3.2. Quels sont les points faibles
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Le nombre insuffisant de formateurs spécifiquement MSA
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Les finances, la pauvreté représente un obstacle important…Nous vivons des aides, aucun étudiant n’est capable de payer ses études…
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La situation politique et économique du pays qui influent sur nos budgets : un accès inégal à la scolarisation, aux soins et aux pratiques sanitaires de base…
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Pourquoi on peut être d’un pays très riche et si pauvre et même misérable en même temps ? Nous avons en RD Congo des dirigeants très riches qui rivalisent avec les milliardaires occidentaux. La population s’est résigné, elle a perdu espoir. Elle ne demande, ni n’attend plus rien des dirigeants…
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Manque d’investissement matériel proprement MSA. Vous ne me croirez pas non plus si je vous dis que nos postulants à Kinshasa n’ont même pas un ordinateur pour leurs recherches académiques ! Nous sommes vraiment dans le besoin d’un lieu propice (terrain et maison), les matériels d’études, de déplacement et de subsistance.
3.3. Quelle est la situation financière ?
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Pour les finances, nous dépendons à 90 % de l’Administration générale !
Par nous-même, le problème d’argent et d’autres équipements se poseront longtemps encore. Les chrétiens s’éveillent progressivement au sens de leur responsabilité. Mais leur pouvoir d’achat est très bas, surtout que les candidats qui affluent dans notre Centre de promotion vocationnel sont soit ruraux, soit des gagne-petit.
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Nous avons initié sur place quelques projets d’autofinancement : La basse-cours, l’agriculture, élevage du petit bétail, etc. Peut-être plus tard, l’élevage des grands bétails comme le font d’autres congrégations sur place. D’ailleurs en RD Congo, il y a des procures des missions, des garages appartenant aux Congrégations, les services de constructions, etc.
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Nous nous initions à la bonne gestion tenant compte du niveau de vie de la plupart de nos compatriotes…
4. Perspectives d’Avenir
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Ce qui est certain, nous avons en RD Congo beaucoup de vocations. Certes, l’Esprit-Saint reste le premier éducateur des âmes, mais il est vraiment important que nous ayions un cadre propice où nos candidats pourront être bien accompagner à la Ménardienne. Il est clair que la crédibilité de futurs MSA en RD Congo va de pair avec la mise en place des structures de base. Nous n’avons pas seulement besoin des infrastructures, mais aussi des bourses d’étude. Nous sommes locataires chez les sœurs qui en un moment donné peuvent reprendre leur maison…si cela arrive…où irons-nous ? Voilà ce qui fait notre préoccupation actuellement.
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Nous avons élaboré plusieurs projets pour demander un véhicule à MIVA (Hollande, Autriche, Suisse) …Jusqu’à présent les réponses sont négatives !
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Grâce à la Fondation père-Menard, nous avons déjà commencé la formation des leaders, religieux et laïcs …Le Développement des projets pour améliorer la qualité de vie des populations défavorisées…
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D’ici les cinq prochaines années, nous compterons sur nos membres congolais :
CONCLUSION
De ce qui est la réalité de notre Communauté locale « St. Matthieu Apôtres » en RD Congo, nous n’avons nullement la prétention d’avoir tout dit. Ceci n’est qu’un éclair. Nous avons voulu tout simplement tracer les grandes lignes d’un portrait qui nous parait très promoteur pour tous les MSA. Evidemment aussi, avec beaucoup de choses à combler. Grace à Dieu, les vocations, il y en a et le nombre de candidats MSA est en croissance. Merci de nous soutenir dans la mesure de vos possibilités car on ne naît pas MSA…on le devient…. Avec votre aide, un jeune congolais peut le devenir pour nous et pour vous. Nous vous remercions et en particulier l’ancien conseil général pour l’immense travail entrepris et pour toutes les réalisations. Et Au père Luis Luna, MSA, notre animateur général et son conseil qui a toujours eu à envoyer un de ses conseillers quand il le faut pour trouver les solutions aux problèmes qui se posent dans la communauté locale Saint Matthieu Apôtre,
Soyons unis dans le Seigneur Jésus.
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